Brunec
Le Cotre des Glénans de type I constitue le premier modèle de bateau dessiné et construit pour le Centre des Glénans.
Lors de ses deux premières années d'existence, en 1948 et 1949, sur l'île du Loch prêtée par la famille Bolloré, le Centre des Glénans qui, à l'époque, s'appelait le Centre de Formation International, ne disposait que de quelques argonautes, un dériveur lourd. Pour la découverte du large, le Centre avait fait embarquer quelques stagiaires sur des thoniers, dont Eugène Le Rose, voilier de Concarneau, était co-armateur. Cette solution provisoire avait pu fonctionner grâce à l'amitié qui s'était nouée entre Eugène Le Rose et Philippe Viannay, le fondateur du Centre des Glénans.
Philippe Viannay, qui avait apprécié l'Argonaute, demanda à l'architecte qui avait conçu ce bateau, Jean Jacques Herbulot, de dessiner un cotre traditionnel formateur capable d'emporter cinq stagiaires sous la houlette d'un ancien plus aguerri, pour croiser pendant deux semaines entre Ouessant et La Rochelle.
Ainsi naquit un cotre de 7,50 m, avec un gréement houari, un foc sur le boute hors et une trinquette sur l'étrave, un faible tirant d'eau (pour entrer partout) et une quille longue et droite (pour être habitable à l'échouage), sans roof ni cockpit. Le premier de la série fut le Penfret, lancé en 1950. Neuf exemplaires de ce type ont été construits. Le Brunec est issu de la dernière livraison, sortie du chantier Cariou en 1963.
Etant donné que je faisais partie du Centre des Glénans depuis 1962, j'avais navigué sur les cotres et en particulier sur le Brunec. Lorsque les Glénans, en 1985, ont décidé de se séparer des cotres, parce qu'ils manquaient de candidats pour les stages sur ces bateaux, je leur ai racheté le Brunec, sans trop réfléchir aux conséquences.
Comme j'étais devenu professeur de mathématiques, en coopération en Afrique, le bateau est resté vieillir, totalement désarmé. Lorsque je me suis retrouvé en retraite, j'ai entrepris la restauration complète du cotre, soutenu par quelques proches avec lesquels nous avions créé une association, les Amis de Roc'h Ar C'haor. Le chantier a été basé à Concarneau, où beaucoup de bonnes volontés, qui connaissaient ce bateau, n'ont pas manqué d'apporter leur concours.
Nous n'avons gardé que la quille, les membrures, les bordées et les barrots de pont. Les aménagements ont été reconstitués dans l'esprit d'origine, c'est-à dire celui d'un bateau connu pour vivre en mer et non pas au port, avec une bordée de quart et une bordée qui dort Le mât et les vergues sont les espars d'origine, qui ont bénéficié d'une rénovation approfondie. Les voiles sont les voiles Le Rose d'origine, qui ont été révisées par la voilerie Burgaud de Noirmoutier.
Pierre Mercier
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